Nombre total de pages vues

mardi 25 janvier 2011

Mba Obame André, L'Homme Double:L'Oiseau (MOA) oublie le Piège(le Peuple Gabonais) mais le Piège n'oubliera JAMAIS l'Oiseau!


DEPUIS son passage avec fracas dans les rangs de l’opposition gabonaise, l’ancien ministre André Mba Obame fait des sorties médiatiques tonitruantes, appelant implicitement à la révolte et à la sédition. Le « moïse » de l’opposition voudrait ainsi se projeter en défenseur des intérêts de la population et de la démocratie lorsque, hier, bercé par les faveurs du régime, il n’a cessé de torturer les mécanismes sociaux et la vitalité de la démocratie


Et s’il veut passer pour un homme saint, il est bien de lui rappeler que le peuple gabonais n’est pas amnésique. Et ceux qui croient à ses illusions sortiront bientôt de leur sommeil dogmatique, tant André Mba Obame n’a cessé de persister à démontrer qu’entre l’homme d’hier et celui d’aujourd’hui il n’y a pas de différence notable. Il reste un homme mu par la duplicité… Au point qu’on ne sache plus exactement ce qu’il cherche.


Pour le dire, nous avons recours à l’histoire qui, heureusement, est récente. Comprendre cette histoire à travers écrits, actes et témoignages, pour débusquer le mystère Mba Obame est une chose intellectuellement aisée. Nous tenterons de revisiter son itinéraire politique et ministériel. Et là, il y a de grandes révélations. Car l’actuel opposant ne saurait effacer des pages entières de son histoire.
 

Il lui faut, pour commencer, dissiper toute confusion entre les deux hommes qu’il incarne et qui lui collent à la peau. L’actuel secrétaire exécutif de l’Union Nationale doit prendre des distances avec son homonyme, André Mba Obame, qui fut ministre des Affaires sociales, de l’Education nationale, de l’Intérieur dans les gouvernements Jean François Ntoutoume Emane et Jean Eyeghe Ndong, c’est-à-dire, sans discontinuer, du milieu des années 90 à 2009. Car il est difficile de jouer les sapeurs pompiers lorsqu’on a été soi-même, volontairement, à l’origine de l’incendie.

Les années Mba Obame dans les ministères qu’il a occupés figurent parmi les plus désastreuses enregistrées, singulièrement dans la négation des actions sociales, la répression sourde des libertés individuelles et publiques, et l’enfermement de la démocratie alors que le peuple était en quête de transparence électorale. Les témoignages sont nombreux à cet effet. Les cadres de ces départements ministériels, qui ne gardent pas de grands et bons souvenirs de son passage à la tête de ces ministères, disent long sur ses méthodes et leurs résultats. Les anciens camarades du PDG aussi qui le connaissent très bien n’hésitent plus à ouvrir le carnet des sombres souvenirs.

Les partisans de l’opposition, notamment, les anciens responsables de l’Union gabonaise pour la démocratie et le développement (UGDD) qui, ayant quelque peu pardonné, sont encore bien plus nombreux à n’avoir guère oublié la période sombre qui suivit la création de ce parti politique, avec les multiples tracasseries et manœuvres dilatoires orchestrées pour empêcher l’avènement légal de leur formation politique. Si j’en crois les rapports élaborés ainsi que les données des inspections faites, ces années ont aussi laissé un mauvais souvenir à une grande majorité des enseignants, des handicapés, indigents, personnes économiques faibles et des opposants au régime que défendait avec zèle le néo opposant de l’UN. Il y a de quoi dire et ne pas oublier.

C’est la période où, après la présidentielle de 1993, les négociations entre majorité et opposition débouchent sur les Accords de Paris qui portaient un grand nombre de réformes politiques, structurelles, économiques et sociales qui ont fini par devenir des espoirs déçus pour les partisans du changement et de nombreux autres Gabonais issus de couches sociales défavorisées. Le monde syndical, fortement instrumentalisé, plonge foncièrement dans la surenchère et la politisation outrancière.


Les syndicats se comptent à la pelle, l’intersyndicale, instrument de déstabilisation du régime voit le jour. Les Premiers ministres et certains ministres, voire le président de la République, sont pris constamment en otage, victime d’un jeu de massacre. Le système éducatif sombre dans les eaux glaciales de l’échec. Des réformes inadaptées et irréalisables sont lancées, les résultats scolaires deviennent au fil des ans plus que catastrophiques, des actions folkloriques prennent le pas sur des réalisations et œuvres concrètes.


On navigue davantage dans la langue de bois, la politique politicienne ou spectacle qui anéantit les efforts déployés auparavant par ses prédécesseurs pour doter le pays d’un système d’enseignement performant. Pendant cette période, l’intrigue atteint des sommets. Chausse trappes et autres coups tordus deviennent des règles de gouvernance ministérielle ou des affaires de l’Etat. Tout le monde ou presque y passe, que ce soit dans le camp de la majorité ou de l’opposition. Après la présidentielle de 2005 remportée par Omar Bongo Ondimba, face à une opposition pourtant résolue à en découdre, la quête de transparence fut fortement ralentie.

De nombreuses concertations politiques réunissant les deux regroupements politiques sous l’égide du président Omar Bongo Ondimba, la mise en œuvre des recommandations n’aura été faite qu’à dose homéopathique, elle est confrontée aux manœuvres orchestrées pour anéantir l’opposition. Inspirant coup sur coup ordonnances sur ordonnances, les règles électorales en vue de la transparence recherchée résistent difficilement, sinon, pas du tout à la détermination du maître d’œuvre André Mba Obame.
 

La proposition de loi sur la biométrie de Pierre Mamboundou, principal opposant et leader de l’Union du peuple gabonais (UPG), en fera les frais. Adopté à peine, il y a moins d’un an par l’actuelle majorité, le texte qui ouvrait la voie à une meilleure identification des électeurs, aurait pu l’être depuis fort longtemps. La liste électorale et les cartes électorales, malgré les sommes considérables allouées et l’expertise nord-américaine n’y apporteront pas grand-chose. Les lecteurs et candidats n’y verront que du feu.


Le monde carcéral de Libreville connaîtra sa première grande mutinerie à cause de la gestion calamiteuse de l’espace carcéral, la répression fut disproportionnée tant en l’encontre des bagnards que des acteurs de la société civile. Marc Ona, Brunço Ben Moubamba et Grégory Mintsa en savent quelque chose. Le pays semblait connaître ou revivre les années de la Chappe de plomb, car la peur s’emparait à nouveau de l’espace politique et associatif. Comme si cela ne suffisait pas, l’affaire Mbanié alimentant la chronique politico-diplomatique viendra noircir le tableau.


Le André Mba Obame de l’opposition auréolé aujourd’hui de ses 25% du suffrage exprimé lors de la présidentielle anticipée, a donc intérêt à empêcher que la réputation qu’il tente de se forger ne soit sérieusement ternie. Le profil du André Mba Obame, trônant à la tête des différents ministères et disposant d’une bonne place au soleil. Ce dernier, notez le bien, intouchable puisque bénéficiant de l’estime du président Omar Bongo Ondimba, se servait de cette position pour obtenir du chef de l’Etat, tout ou presque. Il fut de ceux dont la réputation négative dépassait, à tort ou à raison, c’est selon, les limites régulières. De façon générale, il renâclait clairement, dès son rapprochement avec le pouvoir, contre une percée de l’opposition dans le pays.


C’est tout l’honneur de l’intelligence du André Mba Obame, ministre. Est-ce suffisant pour laisser croire qu’on bénéficie d’une virginité ? Pas sûr. On dit certes que qui peut le moins peut le plus. Mais ce ne sera pas le cas pour le très cher André Mba Obame qui ne cesse de faire de maladroites empoignades à son propre camp politique d’aujourd’hui. La vertu républicaine exige d’un homme d’Etat qu’il assume ses actes, se désolidarise publiquement et pas seulement sous forme de confidences, d’une politique qu’il condamne.

L’inquiétude est que André Mba Obame, l’opposant qui se pose aujourd’hui en donneur de leçons lorsqu’il parle du combat pour la transparence électorale en tenant un langage démagogique, empreint de mauvaise foi et de haine pour accuser le Parti démocratique gabonais, fait encore dans la langue de bois. Alors tout concourt pour dire que les deux André Mba Obame, celui d’hier et d’aujourd’hui, ne font qu’un. L’homme n’a pas mis à mort ses travers d’antan, mais cette fois-ci et probablement comme toujours, il fait cavalier seul pour ses propres fantasmes. Dans ces conditions, il ne peut être crédible. Qui vivra, verra. 

Le Grand Nord

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Restez polis et dignes dans vos commentaires. Toute dérive sera sanctionnée.